Morte c’est le mot pour me décrire au moment même où je suis là. Bien entendu, vous vous doutez que c’est au sens figuré sinon je ne serais pas là. Je vous décris un peu la situation.

J’ai passé une journée assez éprouvante à courir après les jolis billets. J’ai fait le tour des réseaux et je vous jure que ce n’est pas une mince affaire. En plus, pour en rajouter à mon malheur, oui je dramatise mais j’aime ça; je me suis tordu la cheville. Comment ? Eh bien, j’ai couru après un monsieur pour récupérer l’argent qu’il me devait. Pour mieux expliquer, c’était un jeune homme bien agréable qui s’occuper d’un des stands d’armes que nous avons. Quand je suis arrivé, il a pris la poudre d’escampette. Sans doute avait-il l’intention de garder l’argent, de passer au dessus de notre loi, de nous prendre pour des têtes sans cerveau; encore un adorable rigolo. Malheureusement pour lui, on ne m’échappe pas si facilement. Je lui ai couru après et, même si j’ai perdu un talon, j’ai réussi à le rattraper. Mon corps a bondi pour s’affaler sur lui. Bien sûr, dans la logique, je lui ai fait bouffer mon talon, je l’avais quand même perdu à cause de lui !

Donc, voilà une journée passionnante mais assez fatigante. Cela explique donc mon état là.
Je suis affalée dans le canapé. Je viens d’arriver et j’ai déjà pris possession de cet objet moelleux et doux. Ma main a réussi à se trainer vers la télécommande qui se trouvait sur la petite table. Cela doit faire au moins 10minutes que je zappe entre les chaînes, cherchant une émission, un film digne d’intérêt. Et bah non, rien ne m’attire, tout me donne envie de me tirer une balle. D’un réflexe, quelque peu énervée, j’appuyai sur le bouton pour éteindre cet objet où débite de nombreuses conneries. Franchement, cela devient n’importe quoi dans l’objet qu’on nomme télévision. Normalement, au début, elle devait nous transmettre les informations, nous instruire… Maintenant, je me demande si ce n’est pas l’inverse.

D’un geste lent, je me tourne pour faire face au plafond. Je m’étire de tout mon long. Mes membres me font souffrir. Je réfléchis à ce qui va se passer tout à l'heure, dans quelques heures, dans la nuit noire. J’ai quoi à faire ? Ah oui… Tout de suite mes pensées vont vers ce fameux rendez-vous qui me pose problème depuis le début de la semaine. Je dois voir un gars pour échanger de la marchandise. Moi, je donne l’argent et lui, en échange, il me donne les armes. C’est simple et réglo… Ouais, sauf quand le mec ne semble pas du tout réglo. D’instinct, ma main va chercher mon paquet de cigarette. J’en sors une, je la mets à ma bouche avant de l’allumer. Je savoure la première bouffée qui me tue la gorge. J’aime, même si c’est la pire, celle qu’il faut normalement recracher. Je la savoure et ne la recrache qu’à la dernière limite de mon souffle. Mes narines crachent la fumée qui va s’évaporer dans l’air avec une jolie forme. Ce mec… Je ne le sens pas. Pourtant, il faut que j’y aille, on a besoin de ces armes. Franchement, il est bizarre. D’ailleurs, il a insisté pour qu’on se voit en dehors du QG, du lieu de rendez-vous habituel. Si ça ce n’est pas un truc louche. Mais, c’est bien beau de le savoir… Une escorte.

L’idée devient lumineuse dans mon esprit. Une escorte et tout ira bien. Une escorte et je pourrais me sentir bien dans mes bottes en y allant. Ce n’est pas que j’ai peur. J’aime la mort et elle me frôle tous les jours mais… J’ai encore tant de chose à faire. Personne n’est prêt mais je l’attends de pied ferme. Je change ma clope de main. Je suis ambidextre et c’est très utile. Je cherche à tâtons mon portable. Flemme de tourner ma tête pour le chercher du regard. Mon sens du toucher arrive souvent à son but. Le voilà. Je sens sa coque métallique dans mes mains, je le caresse quelque peu avant de le porter devant mon regard. Je tapote les touches et le met enfin à mon oreille.

« - Esteban ? »

Ma voix résonne dans la pièce quand les sonneries s’arrêtent. Il a répondu au premier appel, un exploit. Il semble pressé, il me demande ce que je veux.

« - Une escorte. J’ai un rendez-vous tout à l'heure et je ne me sens pas à l’aise. »

Un temps. Il marque un temps, sans doute parce qu’il réfléchit. Moi, je trépigne. J’espère simplement qu’il va me fournir ce que je veux. Je déteste attendre. Quelques secondes plus tard, sa voix revient vers le combiné. Une de son équipe arrive justement, c’est ma nouvelle colocataire. D’un coup rapide, je bondis et me rassois correctement sur le canapé. Une nouvelle ? Une tueuse ? Le pied ! Il me dit qu’il faut que je lui en parle. Il me donne son aval. Je le remercie chaleureusement avant de raccrocher.
Je jette un coup d’œil à la salle, tout semble propre. Toute souriante et empli de bonnes attentions, je me dirige vers le frigo pour attraper une bouteille de champagne que je garde pour les grandes occasions. Je sors aussi deux flûtes. J’espère qu’elle aime le champagne sinon on risque de ne pas s’entendre. Cette petite nouvelle venait d’égayer ma soirée, de la rendre ensoleillée.

[edit : Corrigé par Albert =)]

Après avoir était prendre une fois encore un verre dans un bar du coin, je me baladais dans des ruelles en repensant à tout ce qu’Esteban m’avait dit, je ne puis m’empêcher de revoir son sourire. Bref, je m’égare là. Je reprends, je me demandais quels genres de missions il allait me donner pour commencer. Je n’arrivais pas à imaginer, car jusqu’à présent tout ce que j’avais imaginé par rapport à lui en était l’opposé. J’avoue que cela m’inquiétais un peu d’ignorer ce qui m’attendais. Je marchais toujours d’un pas las dans les rues, en guettant toutes les personnes qui circulaient autour de moi.

Avec toutes ces pensées qui étaient dans ma tête, j’avais presque oubliée que je me dirigeais vers ma future résidence. Ce qui signifie que je vais vivre en collocation avec d’autres individus, cela me stress, car moi qui apprécie la solitude ; mais bon ça ne me fera pas de mal de voir du monde. Je me questionnais sur mes colocataires, j’espère que ces personnes ne seront pas désagréables, abrutis, et coincées du cul ! Bon, il faut je me calme, après tout ça se passera bien c’est vrai quoi…

Je commençais à m’énerver, car cela faisait un bon moment que je tournais en rond. En plus, de cela j’avais mal aux pieds, vive les talons ! Bref, cela me faisais chier ! Je sortis donc une cigarette afin de calmer mes nerfs. Je pris bien le temps de la savourait, tout en marchant d’un pas plus rapide. Je regardais le nom des rues, et enfin je vis l’adresse que je cherchais.

Une fois devant la résidence, je remarquais qu’elle était très jolie de l’extérieur, cela me rassura. Puis il y avait devant une petite haie qui l’entourait ainsi que des fleurs rouges. J’avançais donc vers la porte de mon futur chez-moi, la boule au ventre. J’hésitais pendant quelques secondes à sonner, mais je finis par sonner deux fois. Après cela, j’entendis des bruits dans le haut-parleur puis une petite voix me disait de rentrer, je n’avais même pas eu le temps de me présenter du moins de m’annoncer que la porte de la résidence était déjà ouverte.

J’étais maintenant entrée, je me dirige donc vers l’ascenseur pour monter au cinquième étage. Je détestais les ascenseurs, ce n’est pas un endroit sûre, sauf si peut-être j’étais accompagnée d’un charmant jeune homme. Euh… je m’égare de nouveau, mes pensées s’égarent lorsque je suis stressée. Bref, l’ascenseur arrive à son étage, je descendis rapidement et souffla. Je regardais le long couloir décorés de peintures blanches et dorées, c’était magnifique je restais figé durant quelques secondes puis j’avançais vers la porte 6C, c’était là. Je retenais un peu ma respiration avant de sonner.

Une petite blonde avec un physique adorable était venue m’ouvrir. J’étais en adoration devant ce visage si mignon et si beau et ses yeux presque noirs me surprirent. Je ne pue m’empêcher de lui faire un sourire aimable, c’était la première fois que je souriais de cette manière à une personne. Elle me fit donc entrer dans l’appartement.

L’appartement était grand et somptueux, comme tout le reste de la résidence. La décoration était très féminine, mais sans superflue de couleurs et d’objets trop superficiels. Les pièces étaient bien séparées sans pour autant faire un espace fermé. La petite blonde s’avança dans l'appartement, je la suivis me demandant où elle allait m'emmener dans ce grand espace, qui je l'avoue me plaisais beaucoup. J'espérais qu'elle me fasse visiter afin de voir ma chambre. En regardant tous les mobiliers, je vis une bouteille de champagne et deux coupes posés sur un petit bar qui encadrait la cuisine. Je ne pue retenir cette pensée...

* J’adore le champagne !! Elle est adorable d’avoir pensée à m’offrir un verre !!*

J’attendais avec impatience, qu'elle me parle afin de pouvoir me présenter et de faire sa connaissance.

Edit by Esteban : Corrigé ♥

Polie, c’était ma devise en ce moment précis. J’avais ouvert la porte à la première sonnerie. J’étais fière de moi sur ce coup là. Bon, d’accord, je savais qu’elle arrivait, je lui avais ouvert la porte du bâtiment… Mais quand même !
Reprenons donc. J’ouvris la porte en grand pour bien montrer que j’étais très accueillante et chaleureuse. Ma première impression que je garda pour moi-même fut : Putain ! Qu’est-ce qu’elle est canon ! Non, je n’étais pas lesbienne mais bon, elle avait du style, elle était belle. Si je l’avais été, je lui aurais sans doute sauter dessus. Mais trêves de détails, je m’avança doucement dans l’appartement. J’eus un petit sourire discret quand je l’ai vue me suivre. Mes pas se dirigèrent vers la bouteille, enfin, plus précisément la table. Je pris la bouteille et servis les deux verres qui se trouvaient juste à côté. Dés que cela fut fait, ma main poussa doucement le verre vers Alicia qui se trouvait maintenant à mes côtés, l‘invitant à le prendre. Je n’avais toujours pas dit un mot. J’aime que le mystère reste jusqu’au bout. Le temps qui coule est si drôle à pimenter. Le suspens est un stimulant. Elle m’avait égayée ma soirée et j’étais prête à lui faire découvrir tous mes petits jeux. J’attrapai le mien, l’amenant à ma bouche. La première gorgée fut une merveille. Cette bouteille de champagne était aussi spéciale que ce moment. Tout était là pour me plaire.

Une deuxième gorgée entra dans ma gorge et je la savoura tout autant. Après quelques secondes, j’allai m’installer dans un des fauteuils qui entouraient la table. Je croisa mes jambes comme une vraie princesse. Élégante, j’étais la reine de l’élégance. Du moins, c’est-ce que je voulais paraître. Je lui fis un sourire, faisant un geste majestueux de la main pour l’inviter à s’asseoir. Elle prit place en face de moi. Mon sourire se fit plus étincelant. Le bonheur ? C’est court et éphémère mais c’est tellement bon. Il n’y avait rien à rajouter… Ah si ! Je me releva, allant jusqu’au bar pour récupérer mon paquet de cigarette. Très vite, je repris position à ma place. J’allumai une cigarette et l’amena à ma bouche. Je fermais les yeux pour mieux savourer la première bouffée. Pour être plus à l’aise, je me mis sur le côté, un bras sur le dossier. Une clope dans la main et un verre dans l’autre. Ayez, j’étais dans un rêve.
Je lui jeta un regard, détaillant un peu son regard. Cette jeune femme avait vraiment tout pour plaire. Une chevelure rousse magnifique surplombait des yeux envoûtants. Je ne doutais pas qu’elle devait en user. C’était dans la logique des choses. J’aime son style. Classique et aguicheur, un jolie mélange qui la mettait magnifiquement en valeur. Pendant que je la détaillais, je mit fin à mon verre de champagne. Je dus m’étendre pour attraper la bouteille. D’un geste lent, je me resservie. Je resta quelques secondes à regarder l’alcool tomber dans mon verre. Qui a dit que le temps était symbolisé par un sablier. Du sable… C’était banal. Mon sablier il était fait d’alcool et de fumée.

On ne parlait toujours pas. Elle semblait vouloir que je fasse le premier pas. Elle m’amusait. C’était un bon point pour elle. Les personnes qui m’amusaient était rare dans ce monde. Cela faisait bien longtemps que je ne m’étais pas sentie aussi bien. Euphorique, j’étais à la limite de cet état. D’un coup, mon sourire se transforma en rire. La situation était plutôt amusante. On s’épiait, échangeait des sourires et regards complices.
Mais comme chaque bonheur, il n’a qu’un temps. Il fallait aussi dire que j’avais hâte de parler avec elle, d’échanger des petites taquineries ou vannes si elle était aussi de ce genre là. Cependant, je prépara le terrain. Ma clope alla finir sa course dans le cendrier. Je lui mis fin avec toute la délicatesse que je possédais. Le verre en main, je me posa contre la table. Le bras levé, proche de mon visage tenait mon verre et l’autre était à plat, la main servant d’appui à l’autre. J’avais une allure chic et classe. Du moins, c’est-ce que je voulais. Je joua à ouvrir ma bouche doucement, lentement. Ce temps me fut interminable et à la limite du jouissif. Le jeu, c’était un art. Je ne la quittais pas du regard. Elle était si adorable. Un son sortit enfin de ma bouche, puis une phrase.

« - Bienvenue dans notre humble demeure jolie jeune femme. Je m’appelle Christie Bellinger. »

Ça sonnait classe. J’avais envie de me la jouer un peu comme ça. Mon sourire se fit plus radieux. Je repris une coupe puis une autre clope. Je repris position au fond de mon fauteuil, gardant un sourire lumineux. Un autre jeu prenait place. C’était maintenant que j’allais savoir si elle deviendrait une complice ou une cible. J’espérais grandement que c’était la première. Elle me semblait parfaite pour remplir ce rôle. Je l’appréciais déjà sans la connaître. C’était surprenant. J’aimais les choses surprenantes. Je sentais que j’allais être servie.

[edit : Corrigé par Albert =)]

J'étais donc entrain de la suivre dans l'appartement, on se dirigea vers la bouteille de champagne, enfin plutôt vers la table. Je me retrouvais donc à coté de cette demoiselle, qui n'avait toujours pas dit un mot. Étrangement j’appréciais son attitude, cette petite blonde me semblait très mystérieuse du moins pour le moment, cela me donnais encore plus envie de faire connaissance avec elle. Elle se décida à prendre les deux coupes et à y verser du champagne, elle prit la sienne et me donna la mienne. Jusque là je dois dire que tout allait bien, j'étais heureuse car j'allais vivre dans une belle résidence avec une jeune femme qui semblait tout à fait sympathique et la cerise sur le gâteau elle aimait le champagne. Je me disais que finalement la collocation n'était pas si terrible...

Une fois donc que je tenais ma coupe à la main, je la regardais en lui souriant sans le vouloir, cela était perturbant je ne parvenais pas à ne pas lui sourire. Je la vis prendre sa première gorgée, je pouvais lire sur son visage qu'elle trouvait ce champagne délicieux. Je me décida à faire de même, je déposa la coupe sur mes lèvres et prit une première gorgée. En effet, ce champagne était à tomber à la renverse, je repris aussitôt une gorgée.

Pendant que j'étais en pleine dégustation de ce sublime champagne, je vis la petite blonde se diriger vers un fauteuil. Elle m'invita à la rejoindre d'un geste très ample, je m'asseyais dans un des autres fauteuils en face d'elle. Je remarquais qu'elle avait une posture très élégante, ce que je trouvais étrange mais pourquoi je l'ignorais; sans doute parce que lorsque je l'a regardé je sentais une dose de folie en elle.

Bref je m'égare de nouveau, j'étais donc en face d'elle et elle me souriait encore cette fois-ci avec un sourire très étincelant. Puis elle se leva rapidement, je n'ai jamais vue une tel rapidité, elle était revenu s’assoir aussi vite qu'elle étais partie et s'alluma une clope. Elle s'était assise cette fois ci d'une manière plus décontracté. Ces deux mains étaient occupées par la coupe et sa clope, ce qui me fis sourire. En la regardant ainsi je devinais qu'elle n'était pas si élégante que ce qu'elle montrait. Je pensais qu'elle voulais s'amuser en me montrant cette image.

Après qu'elle dégustait une bouffé de sa clope, elle se mit à me détailler du regard; ce qui ne me dérangeais pas pour une fois. Ensuite, elle se resservit un verre et resta quelque seconde à buggait sur le champagne qui coulait dans sa coupe. Pendant qu'elle faisait cela, je me permis d'allumer une clope. J'adorais avoir une coupe de champagne et une cigarette dans l'autre. Je me sentais bien ici en sa compagnie.

Cependant on n'avait toujours pas prononçait un mot, la situation était très amusante et je n'étais pas la seule à le penser car la demoiselle se mit à éclater de rire, je ne pus me retenir et en fit de même. Nos rires étaient si naturels et instinctifs que j'eus l'impression d'entendre de vieilles amis partager un moment agréable. Nous avons rient durant environ cinq minutes puis je me remis à fumer.

Une fois le fou rire passé, elle écrasa sa clope dans le cendrier puis elle reprit de nouveau une posture élégante. Elle tenait son verre près de son visage, et cela lui donnait l'air d'une femme d'affaire. Elle me fixait une nouvelle fois, puis je distinguais ces lèvres bouger puis une phrase sortie enfin de sa bouche. Elle se présenta et me souhaita une bienvenue d'un ton très chic qui m'amusais. Je lui répondit avec le même ton car j'avais envie de m'amuser avec elle.

- " Je suis Alicia Moore, ravie de faire ta connaissance très chère Christie! La demeure est magnifique! Pourrais-je avoir une autre coupe de champagne? " je finis cette phrase avec un sourire et un clin d’œil.

Christie s'était de nouveau posé dans le fauteuil, elle me regardait toujours avec son sourire si communicatif. Je devinais qu'il s'agissait d'une personne avec beaucoup d'humour et qui aimait s'amuser. J'avais hâte de faire plus ample connaissance avec elle. Cette jeune femme me fascinait par son attitude si enjouée qui me donnais envie de sourire toutes les secondes. En tout cas, j'espère avoir raison sur ce que je pense d'elle et de m'en faire une amie et non un ennemie, et c'est maintenant que j'allais le découvrir.

Edit by Esteban & Corrigé ♥

Expérience était le premier mot qui me venait en tête pour me féliciter. J’avais toujours l’art pour cerner les gens et cela m’épatait toujours autant. Sans vraiment la connaître, je savais qu’on allait bien s’entendre. Rien que sa première phrase me montrait qu’elle avait tout pour me plaire. Et, doucement, mon stress pour ce rendez-vous commençait à s’atténuer. Si elle était aussi doué que je le pensais, je n’avais vraiment pas le droit d’avoir peur. En plus, c’était Esteban qui me l’avait recommandé. Il a beau être un homme qui a toujours le mot pour rire dans la vie mais, dans son boulot, c’est bien l’inverse. Mais bon, je n’avais vraiment pas envie de penser à cela pour l’instant. J’attrapa mon portable que j’avais foutu dans ma poche et regarda l’heure. Oui, j’avais quand même encore deux heures pour connaître ce charmant minois qui me faisait face. J’attrapa mon paquet qui trainait sur la table, et en même temps une cigarette, puis me l’alluma. Je refis mon petit jeu avec la fumée, la savourant toujours avec autant de satisfaction. Le temps passe moins vite quand on a une cigarette. On la voit se consumer et on a l’impression de vivre 10ans rien quand la regardant. Mais bon, l’heure n’était pas à l’égarement, j’avais beau avoir deux heures devant moi, fallait-il encore que je l’informe de sa mission imprévue. L’annonce devait être spéciale, douce comme ce moment qu’on partageait à l’instant. Je reporta enfin mon attention sur elle, lui faisant un sourire ampli d’espièglerie.

« - De même, de même ! Bien sûr, vas-y, sers-toi ! Cadeau de la maison pour ton arrivée! »

Comme pour l’inciter à reprendre une coupe, je m’avança pour remettre du champagne dans mon verre. J’avais déjà la situation en tête, je savais déjà comment j’allais annoncer la nouvelle, j’étais toute excitée à l’idée de réaliser ce schéma mentale. Mais, comme dit plutôt, le temps est capricieux et le bonheur n’est pas de tout repos. On ne peut pas faire tout le monde comme on le prévoit. La vie est ainsi et disons que dans un sens, je l’aime ainsi. Même si là, je suis sérieusement contrariée quand je vois le numéro de ce gars louche apparaître sur mon téléphone. J’attends une ou deux sonneries, histoire de montrer qu’il me dérange avant de répondre.

« - Ouais? »

Mon ton avait complètement changé, je m’en rendais bien compte. C’était dommage, j’aurais aimé qu’Alicia me connaisse plus doucement et pas aussi brutalement. M’enfin, la vie est ainsi et comme dit, on ne peut pas faire tout ce que l’on désire. Je répondis donc d’un « ouais » assez brutale, histoire de montrer à qui avait à faire ce gros con. Je lança tout de même un regard doux et paisible à Alicia puis me leva. Je n’allais quand même pas l’embêter avec mes histoires et me dirigea vers la salle de bain. Quand je fus enfin seul, je remis le combiné sur mon oreille.

« - Qu’est-ce qui se passe? »

« - Il faudrait que vous veniez avant. »

« - On se fout de ma gueule ou quoi là ? »

« - C’est ça ou le marché n’est plus d’actualité. Rendez-vous dans une heure, au même endroit que prévu. »

Je mis un temps. Ce sale con venait de me raccrocher au nez ! Non mais, il se prenait pour qui? Il savait à qui il parlait là? Un long soupire sortit de ma bouche. Par ce geste, j’essayais de contrôler l’énervement qui me montait au cerveau à grands échos. La vie était faite ainsi était la phrase que je me répétais sans cesse à ce moment même. Je ne pouvais pas perdre ce « marché », j’en avais besoin. Il allait donc falloir qu’on part maintenant et que j’explique rapidement la situation à ma nouvelle colocataire. Il ne manquait pas une minute. Je revins donc vers la grande salle, je me dirigea vers Alicia qui était encore assise, se demandant sans doute ce qui se passait. Je pris une profonde respiration, me figeant devant elle avec un air sérieux.

« - Bon, je voulais prendre plus de douceur et de gant mais là, j’ai pas le temps. Alicia, tu dois venir avec moi pour une mission d’escorte. J’ai un gars louche à voir pour une cargaison de marchandises mais je le sens pas… Et là, encore moins. Il veut que je vienne tout de suite. On doit se rejoindre aux ruines. J’ai téléphoné à Esteban et il t’a donné carte blanche. »

Suite à cela, j’attrapa ma veste qui était resté sur le canapé pour l’enfiler. J’étais déjà presque prête, il ne me resta plus qu’à attraper mon arme qui se trouvait à l’entrée. Oui, j’avais une arme. Je détestais ne rien avoir pour me défendre. Je trouve cela trop risqué dans mon métier. Enfin, là encore, la situation n’était pas à l’égarement. Je reviens vers Alicia, attendant sa réponse. Je lui fis un sourire avant de redire, quand même, pour montrer mon soutien à cette petite bouille.

« - Je suis sûre que tu t’en sortiras très bien. Ton plan d’action sera parfait. Il suffira juste que tu te planques à un bon endroit! »

Un sourire vint se figer sur mon visage. Un sourire crispé et digne d’un petit chaton tout penaud qui ne voulait pas qu’on l’abandonne. Si elle disait non, je savais que j’étais dans la galère. Si elle disait oui, je la suivais sans rien dire mise à part trois tonnes de merci et on irait dans sa voiture. Une perspective qui m'enchantait beaucoup plus mais bon, ça se jouait à pile ou face. C’était à elle de voir. La vie est si imprévisible.

J’attendais sa réponse. Pourquoi me fait-elle attendre ? Je commençais à penser que j’avais peut être abusé en lui demandant un autre verre. Après cette réflexion, je la dévisageais dans l’espoir d’apercevoir une réaction de sa part. Rien ! Elle ne me répondit pas ! Je vis qu’elle avait un air pensif. Du moins, je le supposais. Puis, je la vis prendre son portable de sa poche. Elle le regarda que durant quelque seconde et pris une cigarette. Je devinais qu’il y avait sûrement un problème. Mais quoi ?

Je la suivis dans son élan et sortit une clope de mon paquet qui se trouvait dans ma poche arrière. En faisant ce geste, j’avais frôlé mon arme qui était soigneusement rangée dans ma ceinture, bien caché par mon long T-shirt. A croire que mon arme devient l’un de mes accessoires de mode. Bref, j’arrêtais tout de suite mon égarement pour me concentrer de nouveau sur la demoiselle qui me semblait bien silencieuse.

Je fus soulagé lorsqu’elle me répondit enfin. Elle me lança un sourire très spécial. Je lui rendis de manière naturelle et instinctive. Elle me surprenait beaucoup, jamais une personne ne m’avait autant sourit ; mais ce qui me surpris davantage c’est que j’étais déjà attaché à cette petite tête espiègle. Elle avait réussit à me toucher par son attention avec la bouteille et son accueille chaleureuse.

J’attendis tout de même quelque minute avant de me resservir. Je me rendis compte qu’elle aussi avait envie d’un autre verre, lorsqu’elle se servit rapidement. J’eus un moment d’hésitation, puis je finis par prendre la bouteille. Cependant, la sonnerie de son portable me stoppa net. Je vis son visage légèrement se crispait. Je remarquais qu’elle avait attendu avant de décrocher. Puis, elle décrocha de manière brutale. Sa réponse avait était assez agressive. Ce qui m’étonna car il y avait encore quelque minute, elle était en train de me sourire. Je commençais sérieusement à me poser des questions.

Non seulement, je me posais des questions mais en plus je m’inquiétais. Je la fixais, elle me semblait énervée et inquiète. Je la vis se lever, avant de se diriger vers une autre pièce, elle me lança un regard rassurant. Ce qui me rassurait pas du tout au contraire. Je la regardais s'éloigner. Je sortis une autre cigarette. Une clope fait toujours du bien dans les moments d’inquiétudes.

Je ne pus m’empêcher de me lever. Je me mis à tourner en rond. Je ne supporte pas être inquiète. Surtout, lorsque j’ignore de quoi il s’agit. Une envie folle m’envahit. L’envie d’aller écouter à la porte. Je m’y refusais car après ce qu’elle avait fait pour m’accueillir, je ne pouvais pas lui manquer de respect. Et puis, si elle s’est éloignée c’est qu’elle avait ses raisons.

Je n’en pouvais plus d’attendre et de rien faire. Je bouillais de l’intérieur. Sort ! Sort ! Sort ! Pourquoi tu sors pas petite tête ? Vite ! Vite ! Vite ! Et je m’allumais encore une clope ! J’avais fait fort deux clopes à la suite. Je décidais donc de me diriger vers le canapé afin de me calmer avant qu’elle revienne.

J’entendis une porte s’ouvrir. Ce bruit me rassura, car cela signifiait qu’elle revenait. Enfin, je la voyais debout devant moi. Elle était droite et me fixait. Soudain elle parla de manière très direct en prenant soin de m’avoir prévenu à l’avance, que ce qu’elle avait à me dire ne serait pas tendre. Je l’écoutais très sérieusement.
Après, cela je me levais de manière rapide. Pendant qu’elle alla chercher son blouson, je ramassais mon paquet de clope que j’avais fini par poser sur la table. Je me dirigeais vers elle, et je vis qu’elle avait une arme. Je fus surprise mais cela me rassurais quelque part, car cela voulait dire qu’elle savait s’en servir.

Une fois, son arme en main elle se retourna vers moi pour me dire une phrase des plus rassurantes. Je me mis à sourire, car en effet j’étais tout de même un peu stressée, car je devais absolument me concentrais sur sa protection. Je m’avançais devant elle, je ne pus m’empêcher de lui faire un grand sourire en voyant sa tête toute penaude. Puis, tout en sortant mon arme pour le charger, je lui répondis d’une voix paisible et à la fois excitée :

- « Ok ! On est partis ! Tu peux compter sur moi je te couvrirais ! Allons voir ce gars qui se permet de te déranger ! »